
9 astuces pour une impression plus responsable
Comment respecter la sobriété dans l’impression ? Choix du papier, des couleurs ou des polices… Découvrez quelques techniques et conseils qui pourront vous aider à réduire l’impact environnemental de vos produits.
Imprimer, cela a un impact écologique en raison de l’utilisation de ressources comme le papier et l’encre, le recours à des solvants et à des machines pour l’impression et le façonnage. On sait par ailleurs qu’un grand nombre de livres et de documents sont jetés sans même être lus. Voici quelques pistes pour réduire votre impact lors de l’impression d’un document, d’une revue, d’un livre…
Imprimer ou ne pas imprimer ?
La première question à se poser est simple : est-il vraiment nécessaire d’imprimer ? Si oui, à combien d’exemplaires ? Avec quelle pagination ? Une fois l’impression décidée, il existe des solutions permettant de minimiser son impact.
Choisir son papier
Il existe de nombreux papiers recyclés, alternatifs (faits à partir de fibres alternatives comme l’amidon, la betterave, les algues), labellisés ou certifiés, disponibles sur le marché. Pour en savoir plus, il est possible de demander à l’imprimeur le paper profile, un outil qui renseigne sur la composition, les émissions des produits utilisés et la provenance du papier en question.
Attention aux chutes
En impression, on appelle « gâche papier » le papier qui sert au calage et au réglage de l’imprimante et qui est donc... gâché. En plus de la gâche papier, toutes les chutes liées aux marges d’impression sont également jetées. Le choix d’un format standard, comme le A4, peut limiter la taille des marges d’impression. L’imprimeur peut vous accompagner pour limiter les pertes.
Il est en outre possible de réutiliser certains matériaux destinés à être jetés. La revue La Perruque publie par exemple des spécimens typographiques imprimés sur les marges de documents habituellement jetés à la poubelle.

Couleurs ou noir et blanc ?
En impression, toutes les couleurs n’utilisent pas la même quantité d'encre. L’impression des teintes rouges, par exemple, consomme deux fois plus d’encre que celle de couleur noire. Faire le choix d’une impression en noir et blanc réduit donc la consommation globale en encre.
Le CMYK guide master est un outil open-source qui aide à limiter l'encre utilisée pour l'impression en quadrichromie. Il fournit un guide de couleurs moins denses en encre.

Laisser respirer
Il est conseillé de laisser une place importante aux espaces blancs et de réduire les aplats de couleur. Les photographies peuvent être retravaillées, en les tramant par exemple, pour alléger l’encrage. Elles peuvent aussi être remplacées par des illustrations, à la ligne claire, moins gourmandes en encre.

Choisir sa police
Les choix typographiques ont aussi un impact : certaines polices demandent moins d’encre que d’autres lors de l’impression. Ce sont des polices qui sont généralement plus fines et étroites, comme la Garamond ou la Times News Roman. Ces deux polices ont été dessinées bien avant l’avènement de l’impression numérique. La première a fait son apparition au XVIe siècle, les caractères sont gravés à la main. La seconde a été créée pour les journaux imprimés, afin de faciliter la lisibilité en utilisant le moins d’espace possible.
D’autres polices ont été spécifiquement dessinées pour réduire l’encre, comme la Ryman Eco dont les caractères sont striés de lignes. L’alternance des pleins et des vides permet de conserver une lisibilité tout en limitant les aplats d’encre.

Faire des trous
Le Logiciel Ecofont est un pilote d’impression qui propose un certain nombre de “polices à trous”. Les caractères de ces polices sont percés de minuscules trous vides, limitant ainsi l’usage de l’encre lors de l’impression. Malheureusement, toutes les polices ne sont pas disponibles et le logiciel est payant. Je ne l’ai pas testé, mais c’est une option qui peut être intéressante en fonction de vos usages.

Impression
Il existe des techniques d’impression peu gourmandes en énergie comme la risographie, qui utilise un procédé d’impression à froid. Autre avantage, les encres utilisées sont fabriquées à partir de soja et ne contiennent pas de solvant. Les encres sont très vives et je trouve le résultat beau et texturé.
Petite précision : le format maximum est le A3 et il est recommandé d’imprimer 20 exemplaires au minimum.

Transparence
Afin de permettre à tout un chacun d'identifier les papiers et polices utilisés, il est possible de les faire apparaître dans l’Ours, une page généralement située à la fin ou au début d’un imprimé, où est recensé le nom des éditeur·ices, de l’imprimeur, des collaborateur·ices... La revue étapes:, qui a récemment cessé de paraître sans explication, allait jusqu'à préciser le vernis utilisé pour sa couverture, le pantone (une encre pure préparée avant l’impression), le pelliculage…

Pays, la revue qui nous entoure, précise aussi les polices utilisées et les papiers choisis.

Conclusion
En somme, il existe un grand nombre d’alternatives permettant de limiter son empreinte carbone. Si ces questions vous préoccupent, n’hésitez pas à vous renseigner et à échanger avec vos fournisseurs, afin de développer des solutions viables qui correspondent à vos projets.
Pour aller plus loin
- Comment la rédaction de Ouest-France donne une deuxième vie au papier.
- La conférence d’Étienne Ozeray, designer graphique, « Numérique et écologique ».
- Une chronique sur les étapes à suivre et les caractéristiques à privilégier dans le choix du bon papier.
- Une série de retours d'expérience avec des revues et journaux pour vous aider à choisir votre propre papier.
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