
Gazet : la newsletter locale, une formule pour rassembler une communauté — 2/5
Gazet est un format local qui raconte une partie de la Flandre, plus précisément entre Lille et Dunkerque. Un parti pris qui fait de sa newsletter, un modèle unique sur son territoire et facile d’accès pour qui veut se lancer. Le premier numéro est sorti en février 2021. Le ton est vite donné : humain, humour et histoires.
Notre série :Ils ont lancé leur média en 2021, ils racontent
Il y a ceux comme Anas Daif qui lancent leur média à la sortie de formation et ceux qui font carrière en presse écrite avant de franchir le cap. C’est le cas de Nicolas de Ruyffelaere qui est l’invité de ce deuxième épisode. Il est originaire du Nord de la France et a travaillé pendant 15 ans en presse hebdomadaire régionale. La lassitude dans son travail l’a poussé à se lancer et créer sa propre newsletter : Gazet.
Choisir la newsletter pour un lectorat très local, entre Lille et Dunkerque est audacieux car c’est très ciblé. Pourquoi avoir choisi ce format ?
Nicolas de Ruyffelaere : Le but est de garder ce que je sais faire : la presse locale. J’ai toujours vécu en Flandre alors c’était logique pour moi de me concentrer sur ce territoire. J’ai regardé s’il y avait un média, autre que les traditionnels, qui proposait la même chose, la réponse est non. J’avais plusieurs exigences : faire quelque chose de facile à mettre en place, garder le format écrit et parler directement au lecteur. C’est donc la newsletter qui s’est imposée. Dans Gazet, je veux garder le contact humain, raconter des histoires, passer par l’humour et être gratuit.
Après avoir travaillé 15 ans en rédaction, tu es parti pour te lancer pleinement dans le projet et te tourner vers l’enseignement du journalisme. Comment tu t’es lancé ?
Je n’ai pas eu peur de me lancer. En octobre 2020, j’ai réfléchi au format et aux contenus que je voulais proposer. J’ai appelé mon entourage et mes collègues journalistes pour savoir ce qu’ils pensaient du projet. L’important ? Que soit un média humanisé et incarné, que l’on reconnaisse ma patte et mon ton. Entre la première édition et les suivantes, j’ai testé des formats, des rubriques et je prends en compte les retours des lecteur•ices. Pour le moment j’ai 600 abonnés et un taux d’ouverture de 50 %. Je voudrais atteindre 1 000 abonné•es d’ici la fin de l’année. Le but n’est pas de gagner ma vie avec cette newsletter mais surtout de prendre du plaisir.

Entre le premier et les derniers numéros, tu as testé des rubriques, les lecteurs ont donné leurs avis, de quelle manière ton projet a évolué ?
L’avantage est que je peux échanger avec des interlocuteur•ices que je ne pourrais pas avoir dans un titre de presse traditionnel. La casquette « journaliste indépendant » est donc un atout. À terme, j’aimerais aller plus en profondeur dans les sujets que j’aborde et pourquoi pas faire de l’enquête. Je veux continuer à raconter les histoires de notre territoire mais j’aimerais l’incarner davantage. Pour cela, je pense glisser aussi vers de l’opinion et de l’analyse. D’ailleurs, j’ai lancé un questionnaire après quelques numéros pour savoir quelles sont les rubriques les plus lues, ce que le lectorat aimerait lire.
Quels conseils pour celui ou celle qui voudrait lancer une newsletter ?
Ne pas avoir peur de se planter, tester les formats. Si le projet tient la route, ne pas craindre d’aller vers des sujets de niches, il y aura toujours un public pour vous lire.
Pour aller plus loin
Quand la newsletter change la donne pour les actualités locales : le Local News Initiative explique pourquoi la newsletter est une bonne stratégie pour les journaux locaux.
Axios mise sur le local, un exemple : Axios a développé en 2020 une offre de newsletters locales.
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